Le congrès fédéral de la CFDT Santé sociaux a relancé le débat en affirmant par la voix de Clotilde Cornière, sa secrétaire nationale en charge du développement de l’organisation et du renouvellement générationnel « que le mode d’organisation du travail en douze heures est à moyen terme néfaste pour la santé ».
Le moins que l’on puisse dire c’est que le sujet divise la profession. Certains soignants majoritairement les plus jeunes sont favorables à ce mode d’organisation arguant qu’il permet « une plus grande disponibilité pour la famille, une diminution des déplacements ou encore une gestion plus facile des frais de garde des enfants. » Ce qui n’est pas du tout l’avis des soignants les plus expérimentés qui vont même jusqu’à considérer qu’à terme cela a des effets néfastes sur leur santé et sur la qualité des soins prodigués aux patients.
Devant cette divergence de points de vue, de nombreux CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) ont diligenté des enquêtes qui sont arrivées à la conclusion qu’avec cette organisation « la fatigue s’accumule, d’autant qu’il faut ajouter les temps de transport. Les amplitudes dépassent alors largement treize heures. Le stress s’accumule aussi. Ces horaires posent aussi des problèmes au niveau de la vigilance, surtout la nuit ». On note même des risques accrus d’accidents de voiture (dus à la fatigue) ou de maladies cardio vasculaires qui augmenteraient de « 64% ».
Rappelons pour terminer que ce mode d’organisation devait rester exceptionnel selon un décret de 2002 mais on constate aujourd’hui qu’il a tendance à se généraliser selon MME Cornière, « pour des raisons de contrainte de maitrise budgétaire, pour pallier à la pénurie de personnel et à l’absentéisme ».