Les personnes âgées consomment beaucoup de somnifères en France ( 3 à 5 fois plus que ses voisins européens) et souvent de façon systématique. 40% des plus de 85 ans consomment de façon régulière des somnifères. Or, plus de la moitié de ces traitements ne serait pas appropriée. C’est pourquoi, la Haute Autorité de Santé (HAS) lance une campagne d’information auprès des professionnels de santé pour qu’ils prescrivent de façon raisonnée des benzodiazépines aux personnes âgées, et qu’ils les informent notamment sur les effets secondaires.
La HAS veut aboutir à une maîtrise de la consommation en termes de posologie mais aussi de durée de prescription et afin de limiter les risques.
En effet, la consommation de somnifères peut provoquer des effets indésirables : dépendance, chutes et troubles de la mémoire, de l’attention… Par ailleurs, le risque d’interaction avec d’autres traitements est augmenté car les personnes âgées prennent souvent plusieurs médicaments.
La HAS rappelle aux médecins, aux pharmaciens et aux patients que la prescription et le renouvellement de somnifères ne doivent pas être systématiques. Les somnifères ne sont indiqués que pour de courtes périodes et dans un délai allant de quelques jours à 4 semaines maximum. Ils ne doivent pas être prescrits sur une longue durée, ce d’autant plus que leur efficacité diminue avec le temps.
Le médecin traitant doit proposer une stratégie d’arrêt des somnifères en accord avec le patient. L’arrêt progressif et encadré de somnifère doit permettre aux personnes âgées de retrouver un sommeil naturel, plus récupérateur, même s’il est plus court ou plus fractionné.