Le tabac est la cause directe de plus de 73 000 morts chaque année en France, selon une nouvelle estimation du service d’épidémiologie des cancers de l’Institut Gustave Roussy et publiée dans la Revue du praticien de mars 2012. 59 000 décès sont attribuables au tabac chez les hommes et 14 000 chez les femmes, soit, pour les 30-69 ans, 34% des décès chez les hommes et 11% chez les femmes. Le nombre de décès chez les femmes est en hausse, le risque de décès par cancer du poumon dépassant le risque de décès par cancer du sein à brève échéance.
« Chez les femmes françaises, le risque de décès par cancer du poumon va dépasser le risque de décès par cancer du sein dans deux ou trois ans, une catastrophe observée aux Etats-Unis en 1987 et prévue depuis longtemps en France », remarque Catherine Hill du service épidémiologique des cancers à l’Institut Roussy. « Chez les hommes, on commence à voir diminuer la mortalité par cancer du poumon ».
Ces estimations montrent aussi que « le tabagisme a un effet plus important sur la mortalité prématurée que sur la mortalité dans la population âgée », souligne-t-elle.
D’autre part, d’après les chiffres de l’Office français de prévention du tabagisme, (Ofdt), les ventes en pharmacie de traitements pour l’arrêt du tabac augmentent de 6,7% (2.223.606 « patients traités » contre 2.084.739 en 2010). « Cette progression est principalement due aux ventes de janvier-février, période traditionnellement favorable aux décisions d’arrêt, et de mai-juin » remarque l’OFDT.
Les substituts nicotiniques progressent de 17,7% (2.070.542 patients traités), dont +26% pour les timbres (44% de parts de marché en 2011) et +11,3% pour les formes orales (47% de parts de marché).
En 2011, le nombre moyen de nouveaux patients par mois dans les consultations de tabacologie est identique à celui observé en 2010 (14,6), mais le délai d’attente pour un premier rendez-vous a augmenté en 2011 (15,5 jours soit deux jours de plus qu’en 2010).
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